paraguay contre l'espagne
L'Espagne confirme que ses vieux démons sont bien vaincus. Dans la douleur, la Furia Roja se sort du piège paraguayen et atteint la première demi-finale de son histoire en Coupe du Monde de la FIFA, samedi soir à Johannesburg.
Le poids de l’histoire peut parfois être lourd comme la pierre de Sisyphe. Surtout sur les épaules de deux nations pour qui le sommet de la montagne n’a toujours été qu’une utopie scrutée le cou levé comme une autruche. Eternelles absentes du dernier carré en Coupe du Monde de la FIFA, Albirroja et Furia Roja jouaient pour l'éternité des livres d'or. Résultat, jambes et crampons ont longtemps été annihilés par l'enjeu. Au final, David Villa et Iker Casillas jouent les moteurs à l'Ellis et offrent aux Ibères une libération à hauteur des peurs et souffrances endurés pendant 90 minutes.
Il faut attendre presque une demi-heure pour voir la première occasion, un superbe enchaînement contrôle-reprise de Xavi (29’). Dans la foulée, un coup franc de Joan Capdevilla (33’) et un centre fuyant de Xavi pour Fernando Torres (34’) ponctuent chichement une domination espagnole aussi discrète que les attaquants paraguayens. L'Albirroja est avant tout un coffre-fort défensif : plus de cinq heures sans le moindre but encaissé à la pause. Bonjour la muraille ! Seul hic, quand le Paraguay rentre aux vestiaires nanti d'une copie vierge, il ne marque jamais en seconde période.
Une histoire de penalties
Oscar Cardozo aura eu la chance de faire mentir cette statistique au point de départ de trois minutes de folie juste après les citrons. Gerard Piqué, coupable d’avoir retenu du bras le buteur du Benfica dans la surface, offre à l’Albirroja son premier penalty en Coupe du Monde de la FIFA depuis 1958. Casillas sauve le royaume ibère sur la frappe du Lisboète (59’). Dans la même minute, Antolin Alcaraz est lui aussi sanctionné pour une faute dans l’aire de vérité. En l’occurrance sur Villa, qui ne se fera pas justice lui-même. Le préposé à la tâche se nomme Xabi Alonso. Sa première tentative fait mouche mais M. Batres ordonne un bis repetita. Malheureusement pour le champion d’Europe en titre, Justo Villar est sur la trajectoire du second tir du Madrilène (62’).
La délivrance, l'Espagne devra attendre les dix dernières minutes pour en jouir. Elle est signée du désormais meilleur buteur de cette Coupe du Monde de la FIFA, le roi David Villa. C'est Andrés Iniesta qui amorce l'action : une percée dans l'axe balle au pied, un caviar pour Pedro sur sa droite, dans la surface. Le Blaugrana trouve le poteau mais le Jabulani revient dans les pieds du néo-Barcelonais. Sa frappe tape les deux montants mais cette fois, ça rentre (83’, 0:1).
Six minutes plus tard, Casilla chasse les derniers fantômes. Le gardien madrilène sort un arrêt réflexe fantastique du pied sur une frappe de Roque Santa Cruz (89’). La messe est dite. L'Espagne n'avait jamais gagné quatre rencontres de suite en Coupe du Monde de la FIFA. Un signe ?