Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
tout sur moi
24 juillet 2010

la maladie de crohn

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l'ensemble du tube digestif, suspectée d'être de nature auto-immune.

Épidémiologie

L'incidence de la maladie de Crohn est de l'ordre d'environ 6 cas pour 100 000 personnes et sa prévalence d'environ 140 pour 100 000. La maladie de Crohn reste une maladie rare. Elle affecte préférentiellement les adolescents et adultes jeunes, avec la majorité des diagnostics réalisés entre 15 et 40 ans. Toutefois, les jeunes enfants et les personnes âgées peuvent également en être atteints. On estime à 60 000 le nombre de patients touchés en France en 2005.

Le coût économique est important puisqu'il est estimé à près de 3 milliards d'euros par an en Grande-Bretagne, pays qui compte 90 000 patients atteints par cette maladie.

Causes

Elles sont encore en grande partie inconnues. Les dernières hypothèses évoquent qu'il existe au moins 32 facteurs de risque génétiques (plusieurs gènes potentiellement responsables ont été identifiés notamment NOD2 (CARD15), un facteur déclenchant environnemental (bactérie ?) et la survenue d'une cascade inflammatoire non contrôlée.

Il s'agit d'une maladie multifactorielle au même titre que la rectocolite hémorragique ou la polyarthrite rhumatoïde, autres maladies proches.

Symptômes

La maladie peut survenir à n'importe quel âge mais est découverte essentiellement chez l'adulte jeune. Elle se manifeste principalement par une diarrhée chronique (plusieurs semaines à plusieurs mois), surtout exsudative et accompagnée fréquemment de douleurs abdominales.

On observe souvent une perte de poids (par malabsorption). Il n'est pas rare que les poussées soient accompagnées d'un peu de fièvre. La fatigue est un symptôme persistant. C'est souvent elle qui est la plus mal ressentie par les patients.

Il peut exister des manifestations extra-intestinales, principalement ostéo-articulaires mais aussi hépato-biliaires, oculaires ou cutanées.

On utilise un indice d'activité pour savoir si la maladie est en poussée ou non, c'est l'indice de BEST (CDAI pour les anglo-saxons). Si ce dernier est inférieur à 150, le patient est considéré être en rémission.

diagnostic

eudoscopie

La visualisation directe des lésions par coloscopie est capitale pour affirmer le diagnostic. Les atteintes sont en général diffuses et discontinues, les contours flous. Les zones touchées sont typiquement le côlon et les derniers centimètres de l'iléon (On parle alors d' « iléite de Crohn »). Les lésions rencontrées sont des ulcérations, souvent aphtoïdes ou profondes. Elles peuvent se présenter sous forme de véritables fissures dans la muqueuse.

Dans les biopsies de muqueuse digestive, la présence d'un granulome epithélioïde est un argument fort en faveur du diagnostic de la maladie (œdème et infiltrat lympho-plasmocytaire, ulcérations larges et fissulaires, abcès cryptiques)

Vidéocapsule

La vidéocapsule est une petite caméra vidéo que les patients avalent et qui enregistre les images du tube digestif. Son principal atout est de pouvoir visualiser l'intestin grêle qui est inaccessible à l'endoscopie.

Entéroscopie

On peut également explorer l'intestin grêle à l'aide d'un entéroscope (double ballon ou simple ballon). Il s'agit d'un endoscope plus long qu'un coloscope dont la progression est facilitée par un surtube à ballon gonflable. Son intérêt par rapport à la vidéocapsule réside dans la possibilité d'intervenir sur la lésion et d'avoir une bonne précision quant à la localisation.

Radiologie

L'absorbtion d'un liquide radio-opaque permet de visualiser le tube digestif. Cet examen est utile pour observer les zones non visibles par endoscopie (en particulier l'intestin grêle). Elle permet de détecter d'éventuelles sténoses (rétrécissements), fistule, mais il est à éviter dans les poussées sévères.

Le scanner peut aider au diagnostic, particulièrement s'il existe des fistules.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel est difficile à faire car la maladie peut avoir, à tort, été étiquetée comme un trouble fonctionnel digestif intestinal, appelé également côlon irritable.

On peut confondre facilement une rectocolite hémorragique (ne touchant que le côlon) et une maladie de Crohn (pouvant toucher tout le tube digestif), toutes deux des formes de maladies inflammatoires chroniques intestinales.

Le diagnostic peut ne pas être porté avec certitude entre ces deux entités lors des premières poussées, on parle alors de colite indéterminée. Dans la plupart des cas, l'évolution de la maladie et de ses signes cliniques permet, après plusieurs mois ou années, de finir par déterminer avec précision la maladie concernée et donc d'adapter au mieux la stratégie thérapeutique. Il arrive cependant que la colite reste indéterminée, le débat actuel étant de savoir si la cause n'est pas une troisième entité des maladies inflammatoires chroniques intestinales.

Certaines colites infectieuses peuvent aussi présenter un tableau trompeur.

Complications

  • Occlusion ou sub-occlusion intestinale
  • Les fistules : interne et externe
  • Les abcès
  • La perforation du grêle
  • La colectasie aigüe
  • Dégénérescence maligne
À court terme

On craint surtout les sténoses, fissures, fistules ou perforations, une colectasie (dilatation toxique du côlon) ou une colite grave (poussée très sévère d'emblée).

Risques à long terme

Il existe, après dix ans d'évolution, une majoration du risque de cancer colorectal. Ce risque est surtout important en cas d'atteinte étendue et nécessite une surveillance régulière par coloscopie.

Traitement

Le traitement d'attaque repose sur les corticoïdes (généralement de la prednisolone à la dose de 1 mg/kg/jour) pour les poussées moyennes et sur les Inhibiteur du TNF alpha pour les poussées sévères ou réfractaires.

Le traitement préventif se partage entre les salicylés (sulfasalazine, mésalazine ou 5-aminosalicylés (5-ASA)) et les immunosuppresseurs. Les plus utilisés sont l'azathioprine (Imurel) (2 à 2,5 mg/kg/jour), la 6-mercaptopurine (Purinethol) (1,5 mg/kg/jour) et le methotrexate (Methotrexat, Ledertrexate) (15-25 mg par semaine)

Traitement des poussées
  • Salicylés pour les poussées minimes.
  • Corticoïdes pour les poussées modérées à sévères.
  • Infliximab ou Adalimumab (anti-TNF alpha) pour les poussées graves ou en cas d'échec des précédents traitements.

L'utilisation d'antibiotiques peut être utile, essentiellement en présence d'abcès ou d'atteintes périnéales.

Traitement d'entretien (préventif)

Les 2 produits les plus fréquemment utilisés sont l'Azathioprine (immunosuppresseur) et l'infliximab, ce dernier semblant plus efficace que le premier. Les corticoïdes au long cours n'ont pas d'intérêt démontré.

Chirurgie

Elle était la règle auparavant mais son indication décroit régulièrement.

Elle est parfois nécessaire, le plus souvent en dernier recours, après échec des traitements médicaux :

  • au niveau de l'intestin grêle : en cas de sténose (le plus souvent iléale) ou de fistule
  • au niveau du colon : en cas de colite aigüe grave ne répondant pas au traitement médical ou compliquée de perforation, d'hémorragie ou de dilatation majeure (mégacôlon toxique)
  • en cas d'atteinte anopérinéale grave.

Elle consiste essentiellement en une ablation de la partie iléo-cœcale de l'intestin.

Régime

Le régime sans résidu peut être utile au cours des poussées inflammatoires pour limiter la diarrhée mais ne nécessite pas d'être poursuivi après rémission sauf en cas de sténose digestive. Des régimes d'exclusion sont parfois proposés par certains praticiens (notamment la nutrition Seignalet). Ils n'ont aucun fondement scientifique et n'ont jamais fait la preuve de leur efficacité clinique. Aucun leader d'opinion français des MICI ne les recommande. Ils pourraient au contraire entraîner des carences préjudiciables et limiter un retour à une alimentation normale, qui peut être obtenu dans la grande majorité des cas.

La maladie et le tabac

L'arrêt définitif de toute consommation de tabac est très fortement conseillé. Il semble que la réaction au tabac soit un indice permettant de distinguer une maladie de Crohn d'une rectocolite hémorragique. Dans le cas d'une maladie de Crohn, l'arrêt de la consommation de tabac suscite une rémission des symptômes. Dans le cas d'une rectocolite, l'arrêt du tabac tendrait à aggraver les symptômes. La maladie de Crohn est donc tout à fait incompatible avec la consommation de tabac, d'autant que celle-ci aggrave, en plus de la fatigue générale suscitée par la maladie, les symptômes et les risques qui y sont liés.

Publicité
Commentaires
M
Merci pour cet article et pour les explications que j’estime intéressantes.
tout sur moi
Publicité
Derniers commentaires
Publicité